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#131 Tainted Love

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Croix-de-Trefle's avatar
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#131 Amour Empoisonné



Deux de mes amis virtuels étaient venus chez moi jouer à la console. Les heures passaient et c’était le cadet de nos soucis jusqu’à ce que mon ventre grogne famine. Affamée, je me suis décidée à aller chercher un flan, le mettre dans une assiette et de les rejoindre. Ma journée aurait été tout à faire « normal » si je n’aurais pas changé de décor en un claquement de doigt. De ma petite ville de Franche Comté, j'étais maintenant au centre de Paris, dans un restaurant d'une équipe que je connaissais bien. Il faisait beau, chaud et c’était un magnifique jour pour leur ouverture. Cependant, je me demandais ce que mes amis allait penser de ma soudaine disparation. Les chefs de la production venaient assez rapidement à ma rencontre pour s'excuser de leur invitation un peu brutale. A vrai dire, je n'avais pas tout saisie sur cette téléportation. Pour éviter que je ne me pose des questions, elles m’invitèrent à m'asseoir et à commander gratuitement un plat chaud ou un dessert de mon choix. Leur geste pouvait se comprendre ; j’avais travaillé pour un ou deux numéros de leur magazine bénévolement et les gérantes voulaient me récompenser pour mon travail. Cela tombait bien, j’avais faim. J’avais donc décidée de choisir quelque chose de sucré et d’attendre sagement ma commande. L’intérieur était bondé, le soleil tapait, alors pourquoi s’enfermer? Préférant les places isolées, j’avais traversé une rangée de tables pour me retrouver seule avec mon dessert. Aussi rare que soit ce jour, quelqu’un avait attiré mon regard, c’était un bel homme qui se faisait couper les cheveux en plein air.

- Vous voulez que je vous fasse quoi, Monsieur? demandait le coiffeur en déballant le matériel sur sa table à roulette.

Son client réfléchissait quelques secondes et il lui avait répondu:

- Une coupe originale.

Toutes les filles du restaurant n’avaient que d’yeux pour lui. Pour une fois, je pouvais les comprendre car difficile, je n’ai jamais autant regardé - et aussi longtemps- un inconnu dans les yeux.

- Vous devriez peut-être vous teindre les cheveux d'une mèche blanche. Sur vos cheveux noirs et vos yeux bleues, cela vous irait à merveille, disais-je sur un coup de tête.

Pourquoi n’ai-je pas pût tenir ma langue ? L’homme d'affaires m'avait regardé avec des yeux pétillants. Je n'aurais su dire le pourquoi mais j’avais l'impression d'avoir rallumer une flamme depuis longtemps éteinte. Quelque chose qui sommeillait en lui comme une révélation. Ma glace au chocolat n’était toujours pas arrivée et c’était avec nervosité que je passais plusieurs fois mes doigts dans les cheveux. Ils étaient soyeux et raides. Je ne me rappelle pas de les avoir lissés ni par ailleurs porter une robe d'été. De plus, je préférais les ranger dans mon sac pour garder des yeux de biche. D'ailleurs, pourquoi étais-je en train de penser à mon apparence? Je suis là pour manger, pas pour draguer. En mangeant mon dessert, je regardais le coiffeur s’exécuter ainsi que son client lui parler du beau temps. Bel homme ou pas, j'étais décidée de repartir aussitôt en lui disant au revoir sur le passage. J’avais des amis qui m’attendaient pour jouer à la console, c’était sacré. Cependant, j’étais tranchée. Je me demandais si je n'avais pas loupé une occasion de lui demander son téléphone ou son nom. Il était vraiment beau... Bécasse, tu n'aurais pas été là à attendre ton bus si tu aurait tenté ta chance mais il était trop tard pour faire marche arrière! A l’heure actuelle, il était déjà loin. Le numéro 7 en direction du Campus et sa correspondance me permettrait de rejoindre mes deux amis. Je sentais déjà de longues heures d'ennui m’attendre mais un sentiment m'en donnait le contraire. Je sentais quelque chose arriver. Avec cette insupportable malaise, je ne pouvais pas rester une seconde de plus dans ce bus. Je ne me sentais pas en sécurité. Je sentais qu'on m’observait. Je devais sortir au prochain arrêt. Parfait, le second bus venait à peine d'arriver. Mon inquiétude ne s'était pas estompée, je « sentais» encore quelque chose. J'étais donc restée au-devant du bus pour observer la route. Il y avait beaucoup de monde autour de moi, personne ne bougeait. Tout paraissait normal tandis que bus changeait plusieurs fois de voie. Droite, gauche, rond point, droite, je ne reconnaissais plus aucune route. Il se dirigeait à grande vitesse dans une propriété privée où de grosse grille s'était refermée après son passage. Est-ce que mes angoisses allaient être réelles? Le bus avait violemment freiné et les portes s'étaient ouvertes sur des hommes cagoulés qui barraient toutes les sorties. La panique s'était alors emparée de tout le monde. Les bousculades commençaient et je ne manquais pas de me faire écraser.

- Descendez-tous! criaient-ils en répétitions.

Sortie de force, ils nous ordonnaient ensuite de se ranger en ligne, les mains au-dessus de la tête, face contre le mur. Tout le monde s'était rapidement exécuté sous la menace. Ils étaient armés jusqu’aux dents, ils étaient sérieux. Certains restaient même paralysés par la peur et n'arrivaient pas à obéir. La réponse des terroristes étaient d'une balle dans la tête. Et tout s'enchaîna. Je regardais à ma droite d'où parvenait les bruits de fusil à pompe et c'était avec horreur que je découvrais mon futur destin. Une à une, des personnes se faisaient tuer comme du bétail. Vieillards, hommes, femmes et enfants y passaient. Il n’y avait aucune pitié, aucune chance de survivre. La dernière de cette chaîne à se faire abattre, c’était moi. Comme dernier vœu, je souhaitais de toutes mes forces de ne pas trop souffrir. Quel sensation as-t'on lorsqu’une balle trouve le repos dans une tempe? L'impact, la douleur, quelle serait ma dernière pensée. Est-ce que j'allais appeler quelqu'un ou implorer la pitié? Des larmes coulaient sur mes joues, je ne voulais pas mourir de cette façon. Je voulais mourir seule. Voilà, mon tour était arrivé. Tous les tueurs s'étaient réunis autour de moi, j’attendais qu’on vient mettre fin à mes jours. Alors que je décidais d’accepter mon sort, un homme s'était décidé à briser ce cercle parfait. C'était l'homme du restaurant. Que faisait-il ici? Je ne comprenais plus rien.

- Salut ma poupée, je t'ai pas laissé mon numéro car je trouvais ça démodé et j'étais pas sûr de te retrouver après.

- Pardon?

J'étais abasourdie. J'étais là, debout, tremblante et désarmé. Mon cœur battait à tout rompre, je le voyais s’avancer vers moi pour ensuite m'attraper par le manteau et me transpercer de ses yeux de glaces.

- Je veux que tu te souviennes de moi, jusqu'à ta mort. Je ne te ferrai pas mourir, tu vivras aussi longtemps que je serais vivant. A mes côtés, pour l'éternité, ma belle.

On se connaissait à peine, pourquoi une telle obsession? N’était-il pas fou ?!

- Oh mon ... Oh mon Dieu, mais-mais je vous ai fait quoi?! Merde! Et ces personnes, toutes mortes!

Il continuait de parler, se moquant éperdument de ce que je ressentais :

-Épouse-moi et je te jure que plus aucun de ses trous du cul poseront une seule main sur toi. Je te vengerai de tous ceux qui t’ont fait souffrir, je les emporterai dans ma tombe.

Plus il ouvrait la bouche, plus il me terrorisait.

-Je ne vous connais qu’à peine une heure! Qu’est-ce que vous attendez de moi?! Je ne comprends pas! Je ne vous ai rien fait!

Il souriait.

-Oh si, mon trésor, tu m’as été très précieuse. Tu as changé ma vie sur la vision de ce monde. Tu es bien l’un des seules personnes sur cette terre qui m’a traitée comme un humain – comme les autres. J’ai toujours été aperçu comme une bête noire ou un gros friqué de patron qui ne sait plus quoi foutre de son blé. Mais aujourd’hui, ça a changé, je t’ai.

J’écoutais attentivement ses explications et bien que je tentais d’en comprendre la raison de ces meurtres, je me disais qu’il avait sévèrement péter un câble. Sa voix me rappelait à cette macabre réalité que je tentais d'oublier:

-En ce moment, j’ai envoyé plusieurs hommes au FBI pour me faire une liste de tous ceux qui ont mis la main sur toi. Ils vont mourir de honte.

Trou noir. Lui. Je-ne-sais-où.

                                                                                    ***

Je savais que les mois étaient passés depuis ce fameux jour et que je les passais à être enfermée du haut d’une tour. Depuis, je n’avais plus revu ma famille ni mes amis. Peut-être étaient-ils encore à ma recherche ou qu’ils avaient préférés me laisser pour morte. Je ne le savais pas et j’essayais de ne pas m’en plaindre pour aggraver les choses. Ma séquestration n’était pas l’une des pires, il s'occupait de mon confort. Telle une princesse, j’étais habillée d’une longue robe en velours rouge aux reflets noirs. Ma chambre que je surnommais mon «tombeau» était luxueuse, au goût moyenâgeux. Un grand lit, un table de chevet, quelques livres. Une petite fenêtre me donnait vue sur le monde extérieur mais il n’y avait rien de palpitant puisque je ne voyais rien d’où j’étais. Les passants étaient des points et les voitures de minuscules carrés. J'avais beau crier, hurler jusqu'à en perdre la voix, personne ne m'entendait. Un bruit de serrure, la porte s’ouvre, il apparaissait à nouveau. Et c’était d’un geste qu’il m’avait tiré vers lui en posant ses mains sur mon bassin. Je sentais son souffle chaud sur mon cou, j’étais une fois de plus face à lui. Sans émotion, il m’avait annoncé:

-Ils sont tous morts comme tu l’as longtemps désiré au fond de toi. Je ne serais plus que l’unique personne de ta connaissance encore en vie. Tu m’aimeras autant que tu me détesteras, mon ange. Je veux que tu penses à moi tout le temps. Un jour, tu comprendras du bien que je t’ai fait.

-Où est ma famille ? demandais-je en feignant les larmes.

Avec douceur, il m’avait susurré à l’oreille :

- Tes amis sont presque tous morts. Et ta famille est en train de se faire torturer. Tu veux les voir une dernière fois ?

Il me faisait signe de le suivre et je ne me se faisais pas prier. Je courrais aussi vite que j’ai pût jusqu'au cachot où ils avaient été fait prisonniers. J’avais manqué de peu de tomber de ses escaliers en spirale. Face à moi, je retrouvais mon frère transformé en serpent et mon père qui paraissait avoir 80 ans. Combien de temps s'était-il écoulé? Je ne pouvais pas savoir si c’était la cause de sa vieillesse ou à un choc mais il était atteint mentalement, il perdait la tête et m’avait à peine reconnu. De la bave ressortait de sa bouche, il était gravement malade. Je serrai les poings, comment avait-il pût ?

-Tu peux me laisser deux minutes avec eux ?

-Pourquoi donc ? me lâcha-t-il d’un air intrigué.

-C’est mes derniers instants…

-Bien ! De toute façon, on a toute l’éternité devant nous ! sifflait-il.

Sur ma demande, il était partit, me laissant seule avec eux. Rapidement, je tentais de trouver quelque chose de pointu mais rien n’avait été laissé au hasard. Cet homme était soigneux avec ses affaires. Tous les outils étaient soit trop lourd soit trop gros pour que je puisse faire quoique ce soit. Pendant mon inspection, mon frère avait réussi à se libérer en gesticulant. Sa machine de torture était programmée pour le tordre mainte et mainte fois sur lui-même dans le seul but de le broyer vivant.

-Je vais m’en sortir, ne t’en fais pas. Pour moi, pense à moi. Je trouverai un moyen de te libérer. Pour Papa, c’est trop tard, avait persiflé mon frère avant de se faufiler à travers les barreaux de la fenêtre.

Il avait maintenant disparut dans les hautes herbes, serpentant malgré ses blessures. Pensant qu'il soit tiré d'affaire, mon cher détesté était de retour et il ne manquait pas de s’apercevoir de sa disparition. C’était avec une voix enjouée qu’il avait lancé :

-Bien essayé. Tu connais mes goûts de plus en plus toi. Tu sais que j’aime les défis et… quand tu me désobéis. Je le torturerai la prochaine fois pour qu’il n’ait pas une seconde chance. Je lui laisse de l’avance avant de lancer mes chiens à ses traces. Le pauvre.

Pourquoi? Pourquoi, il...? Pourquoi me fait-il ça? Je n’en pouvais plus, je ne pouvais plus, je devais réagir, je devais continuer à le haïr. Contre toute attente, je me mettais à le pousser, à essayer de le faire tomber, de le frapper mais il ne bougeait pas d’un centimètre. Comme un gros bloc de marbre, il entravait mon chemin et me souriait. Je savais qu’il était musclé et qu’à tout moment, il pouvait me tordre comme un fil de fer. Mais il préférait me laisser exploiter le peu de force que j’avais contre lui. Je voulais m’échapper d’ici et c’était à une dernière tentative que j'avais réussie à atteindre une porte de sortie. A peine avais-je fais quelques pas que trois à quatre hommes me tenaient bras et pieds pour m’immobiliser. J’avais beau me débattre, ils arrivaient sans peine à me transporter jusqu’à mon tombeau. J’étais comme une poupée de porcelaine, mon esprit était prisonnier de ce corps inutile. Et bien que depuis ce premier jour de séquestration j’avais tentée de mettre fin à mes jours, je n’y arrivais pas. Je n'avais plus de nouvelle de mon frère, je l'attendais toujours. Proprement dit, je n’appartenais plus à ce monde puis-qu’intérieurement, je suis morte. Pas d’internet, pas de visite et bien qu’il m’autorisait à sortir, je m’y refusais. Et depuis cette fois où je m’étais promenée dans la rue et qu’un passant m’avait malencontreusement bousculé. Quelques secondes plus tard, il s’était fait descendre au coin de la rue par mes gardes du corps. Ce souvenir m’avait refroidi sur mon libre arbitre. Je vivais seule avec cet homme dont je ne connaissais strictement rien de lui. Une chose était claire, c’était qu’il m’aimait à la folie et d’après ce que j’avais pût entendre, il motivait ses chercheurs pour trouver la clef de l’immortalité pour que nous puissions vivre pour l’éternité ensemble. Je n'attendais que la mort à bras ouvert, jour après jour. Contrairement à ce que j'aurais pût penser, il n’y avait rien de charnels ou d’obscène dans notre relation. Je ne me souvenais que d’un baiser furtif ou d'effleurements de lèvres, des baisers dans le cou mais rien de sexuel. Il avait cette façon de « (me) mériter » que la logique était: moins il y avait d’approche physique, plus le désir était intense. Qu’avait-il aimé en moi pour me tenir prisonnière ici, loin de tout? On continuait de souffrir chacun de notre côté, se faisant du mal l’un à l’autre où naissait un amour platonique aux désirs macabres.
Contest: fav.me/d7s9yi7
Theme: Cauchemar / Nightmare

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EN: 
Title: Tainted Love

I don't have translate yet, sorry! TOMORROW, I hope you will read this one!
This is one of my freaking dream. I hope you enjoy my dreams as far as my drawings! A day, I thought to publish my book of dreams, this is an idea since I have over 300 to my name. Dreams are a big part of my life, sometimes I make three dreams in one night. I don't have sex, personality, appearance fixed. Some are recurring but I'm a real actor. I live, I die, I am in constant danger and here's one of my nightmares. Night after night, I realize that all dreams are related, weird right?

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FR:

C'est l'un de mes cauchemars. J'espère que vous aimerez mes rêves autant que mes dessins! Je pensais un jour publier mon recueil de rêves, c'est une idée puisque j'en ai plus de 300 à mon actif. Les rêves constituent une grande part de ma vie, il m'arrive parfois de faire trois rêves en une seule nuit. Je n'ai pas de sexe, de personnalité, d'apparence fixe. Certaines sont récurrentes mais je suis un véritable acteur. Je vis, je meurs, je suis en constant danger et voici l'un de mes cauchemars. Nuit après nuit, je réalise que tous les rêves sont liés, étrange non?

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Text © :iconcroix-de-trefle:
Comments9
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Hellypse's avatar
Il se plaignait de ne pas être traité comme un être humain, mais il faut voir comment il traite les autres aussi...